Le courant El Niño (corriente del Niño)

Le courant El Niño (observé pour la première fois au milieu du xvie siècle) entraîne un afflux périodique d'eaux chaudes venues de l'équateur tout au long des côtes péruviennes au début de l'été austral (été austral : environ décembre) de novembre à mars. Il remplace, en moyenne une ou deux fois par décennie, le courant froid de Humboldt (Courant océanique froid, coulant au large des côtes ouest de l'Amérique du Sud, du sud du Chili à l'équateur)
Fruit d'une extension anormale du contre-courant équatorial vers le sud, il ne touche habituellement que les côtes colombiennes. L'avancée des eaux chaudes drainées par ce courant est concomitante d'un blocage de l'upwelling (Un upwelling se définit comme étant la zone où se produit le mouvement vertical d'une masse d'eau de subsurface vers la surface de la mer. Inversement, un déplacement vers le fond est appelé downwelling ou sinking) au large des côtes péruviennes.
En outre, le réchauffement de l'air marin entraîne la formation de cumulo-nimbus générateurs de pluies torrentielles sur un littoral habituellement sec. Cet «accident» climatique s'explique par une anomalie de la pression atmosphérique sur le Pacifique austral : les alizés issus de l'anticyclone de l'île de Pâques, qui soufflent vers le nord-ouest, entraînent habituellement une remontée d'eaux froides profondes, riches en substances nutritives.
El Niño peut donc être relié à un affaiblissement temporaire, et très prononcé, de l'anticyclone de l'île de Pâques. La force des alizés du sud-est diminuant, on assiste à un «blocage» de l'upwelling côtier et à un reflux en masse, vers les côtes américaines, de l'eau chaude accumulée dans la partie occidentale du Pacifique Sud. Ce phénomène de balancier, également appelé «oscillation australe», demeure une énigme.
Le réchauffement de l'océan le long des côtes sud-américaines entraîne la raréfaction des anchois, la principale espèce exploitée. Les pêcheries chiliennes et péruviennes en souffrent alors cruellement.
Par l'importance des masses océaniques et atmosphériques en jeu, El Niño est un phénomène dont les conséquences se font sentir à l'échelon de toute la planète. Ainsi, en 1997-1998, El Niño qui fut d'une puissance jamais vue dans les annales météorologiques, fut responsable d'un dérèglement général du climat se traduisant notamment par un déficit pluviométrique record en Indonésie et dans le nord de l'Amazonie (ces régions furent victimes de gigantesques incendies de forêts) et par un climat anormalement humide et froid dans le sud-est des États-Unis.
Lancé le 10 août 1992, le satellite franco-américain Topex-Poséidon a pour mission de permettre la compréhension du rôle des océans dans les variations climatiques. Une image de l'océan Pacifique, prise par le satellite le 18 décembre 1997, mesure la hauteur de la surface marine dont la variation est un des facteurs essentiels de ce phénomène climatique complexe, et les résultats doivent être comparés aux conditions normales relevées en date du 10 décembre. La surface des océans dépend notamment de la chaleur dégagée par ceux-ci, de l'attraction terrestre, du mouvement de rotation de la Terre et des vents qui, sans cesse, entraînent avec eux les eaux de surface.

NB : Le courant El Niño (l'Enfant-Jésus) est ainsi nommé parce qu'il apparaît peu après Noël.

Remarque : La Niña est le phénomène marin qui se rapporte au refroidissement périodique des températures de surface d'océan dans le centre et centre-est Pacific équatorial, qui se produit tous les 3 à 5 ans. La La Niña représente la phase fraîche du cycle de l'oscillation d'EL Niño, est parfois désigné sous le nom d'un épisode froid Pacifique. La La Niña se reportait à l'origine rapportée à un refroidissement annuel des eaux d'océan au large du Pérou et de l'Equateur.

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