Christophe Colomb
Association Franco-Equatorienne
Christophe Colomb (Gênes, 1451 - Valladolid, 1506) est un navigateur espagnol d'origine génoise (en italien Cristoforo Colombo, en espagnol Cristobal Colón).

L'enfance de Christophe Colomb est mal connue, difficile à retracer avec précision, deux récits assez existent dont l’un est fait par l’un de ses propres fils (Fernando Colomb), l’autre par Bartolomé de Las Casas, fils d'un compagnon du navigateur et historien de la conquête espagnole en Amérique. L’on sait que Christophe Colomb était issu d'une famille modeste, fils de tisserand et tisserand lui-même jusqu'au début des années 1470. Mais C. Colomb envisageait pour lui un tout autre horizon, il participa à de nombreux voyages en mer du Nord, Islande, les côtes africaines… En 1477, il se rendit à Lisbonne, qui était alors la cité pionnière en matière de voyages et de découvertes, et aussi le meilleur port pour trouver navires et financement. Il s'y maria avec Felipa Perestrello.

C. Colomb lisait beaucoup et défendait l'idée que la Terre était ronde. Il Colomb croyait aussi que l'océan séparant l'Europe des Indes n'était pas très large, et il forma peu à peu le projet de le traverser par l’ouest pour atteindre les Indes, y faire fortune…

Le premier voyage (1492-1493)
C. Colomb proposa d'abord son projet aux Portugais qui le rejetèrent puis à l'Espagne des Rois catholiques dont il reçu le soutien ainsi que d’autres puissants. Pour réussir il avait donné à son projet une tournure religieuse, propre à plaire aux Rois catholiques : il insista sur l'entreprise d'évangélisation, sans doute plus opportuniste que sincère si l'on en juge par le traitement qu'il fit subir aux indigènes, car si connaît C. Colomb comme un grand navigateur et découvreur il fut aussi un assassin, un homme par qui des milliers d’Hommes moururent…

En fait le projet de Colomb arriva à un moment crucial de l'histoire de l'Espagne, son Annum mirabile, car 1492 est une «année merveilleuse» du point de vue des Rois catholiques : le 2 janvier, Grenade tombe et les musulmans sont chassés de la péninsule Ibérique, puis les juifs en sont expulsés à la fin du mois de mars. Isabelle la Catholique peut ainsi croire que le rôle de l'Espagne n'était rien de moins qu'évangéliser le monde. Poussé par Isabelle, Ferdinand accepta, par les capitulations de Santa Fé signées en avril 1492, d'armer des navires pour C. Colomb et de lui conférer le titre de vice-roi des terres à découvrir…

La grande découverte

Le 3 août 1492, à la tête d'une flottille de trois caravelles, la Santa María, la Pinta et la Niña, C. Colomb embarqua au port de Palos et fit voile vers l'ouest. Mais Colomb qui sous-estimait la largeur de l’océan et ne voyant pas venir la terre, trafiqua ses calculs pour laisser croire à son équipage qu'il connaissait sa route ; les pilotes des bateaux faisaient, eux, des calculs divergents ; tous se laissaient tromper par des végétaux qui dérivaient en provenance de terres que les marins pensaient être proches. À plusieurs reprises, l'équipage fut au bord de la mutinerie, mais Colomb réussit à calmer les esprits. Le 12 octobre 1492, un rivage fut atteint et Colomb crut avoir enfin avoir abordé les Indes, mais il s'agissait en réalité de l'île de Guanahani (qu'il baptisa San Salvador), aux Bahamas.

Un contact fut alors pris avec les indigènes, mais, ne trouvant ni or ni richesses, C. Colomb poursuivit son voyage, découvrit Cuba puis Haïti, qu'il baptisa du nom d'Hispaniola ; il établit une garnison sur un site baptisé Navidad. En janvier 1493, poussés par le mauvais état des caravelles, les marins prirent le chemin du retour, qui fut marqué par de terribles tempêtes, et abordèrent au Portugal en mars.

Le deuxième voyage (1493-1496)

L'accueil en Espagne fut triomphal, bien que les richesses ramenées fussent maigres. Doté désormais de moyens considérables, Colomb repartit, le 25 septembre 1493, à la tête de dix-sept navires. Il baptisa de nouvelles îles des noms de Dominique, Guadeloupe, Porto Rico. À Navidad C. Colomb découvrit que la garnison avait été décimée par la syphilis et que les relations avec les indigènes s'étaient considérablement dégradées. Découvrant l'anthropophagie des populations locales, C. Colomb s'en servit comme prétexte pour justifier leur mise en esclavage, ce qui devait permettre de les évangéliser. Les richesses n'étaient toujours pas là, et Colomb rentra à Séville en juin 1496.

Le troisième voyage (1498-1500)

C. Colomb repartit avec six caravelles et c'est lors de ce nouveau voyage qu'il reconnut les côtes (déjà atteintes par Jean Cabot) du Venezuela, avec l'embouchure de l'Orénoque qu'il prit pour un fleuve issu du Paradis terrestre, car il ne parvenait pas à se le représenter comme issu des Indes; il n'imaginait pas non plus qu'un autre continent se trouvait entre l'Europe les Indes...

C. Colomb avait dû vaincre nombre de critiques car on lui reprochait l'absence de rentabilité de son entreprise, mais aussi la mise en esclavage des indigènes... Il avait en effet institué le repartimiento (système de répartition des indigènes entre les Espagnols qui se développa par la suite dans les colonies espagnoles sous la forme de l'encomienda) qui engendra bien sûr une mortalité élevée des indigènes, due à la fois au travail forcé, à l'insuffisance de la nourriture, à la rupture de la vie tribale et familiale, aux épidémies (rougeole et variole), puis les suicides devinrent fréquents…

A Hispaniola, les colons espagnols se battaient entre eux, et C. Colomb ne parvint que difficilement à rétablir l'ordre.
Les Rois catholiques envoyèrent un enquêteur, Francisco de Bobadilla, qui fit mettre C. Colomb aux fers et le renvoya en Espagne où il arriva le 25 novembre 1500. Non seulement il dut justifier de l'absence d'or dans les îles, mais également s'expliquer sur le trafic d'esclaves qu'il avait mis en branle vers l'Espagne, et qui semblait alors contraire aux premiers engagements. Il parvint cependant à retrouver quelque crédit, perdit son titre de vice-roi tout en conservant celui d'amiral, ce qui lui permit de partir une quatrième fois.

Le quatrième et dernier voyage (1502-1504)

Avec quatre caravelles, Colomb explora les côtes du Honduras de 1502 à 1504, mais ne trouva toujours pas l'or escompté. Il ne comprit pas qu'il longeait un nouveau continent. Il s'enferma alors dans des considérations mystiques, se jugeant l'envoyé de Dieu tout en regrettant amèrement l'ingratitude de ses commanditaires. Enfin, il rentra en Espagne en novembre 1504. C. Colomb, malade, mourut à Valladolid le 20 mai 1506. En 1541, son corps fut transporté à Saint-Domingue pour y être enterré.
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